Né en 1955 à Kinshasa, décédé en octobre 2025 à Kinshasa (RDC).

Chéri Chérin, de son vrai nom Joseph Kinkonda, était l’une des figures de proue de la peinture populaire du Congo-Kinshasa. Après avoir suivi les méandres du débutant, qui l’ont conduit à réaliser des commandes d’affiches et de fresques commerciales, il avait développé son style de figuration narrative à partir des thèmes de la société congolaise. La fameuse « sape » avait une place particulière dans son œuvre, d’autant qu’il faisait lui-même partie des pionniers de ce mouvement (« la Société des Ambianceurs et des Personnalités Elégantes »), aujourd’hui devenu un repère de l’identité congolaise.

Longtemps dans l’ombre de Moke et Chéri Samba, Chéri Chérin avait été consacré par sa participation à l’exposition Africa Remix, en 2005. La clé de son succès, outre la vivacité de ses compositions et l’aisance de son trait, tenait à ce qu’il a su étendre son regard au-delà de la société congolaise, pour aborder les sujets internationaux avec la même verve ironique, drôle ou grinçante dont il usait pour peindre les rapports humains au coin de la rue. Chéri Chérin nous donnait à voir une interprétation africaine de l’actualité internationale. Ses œuvres les plus emblématiques ont été présentées à l’exposition « Beauté Congo-Congo Kitoko  » de la Fondation Cartier, à Paris (juillet 2015 – Janvier 2016). En 2024, il avait fêté ses 50 ans de carrière avec l’exposition « Génération Chéri », à la galerie, à Paris, où il partageait l’affiche avec Chéri Benga et Chéri Samba, également en activité depuis cinq décennies. Chéri Chérin ne s’était jamais arrêté de peindre.

Au moment de sa disparition, il mettait la dernière touche à des œuvres en vue d’une exposition programmée en 2026 à la galerie. Elle sera pour nous l’occasion de lui rendre l’hommage que mérite son immense carrière.