L’Afrique change. Elle montre les premiers signes d’une extraordinaire mutation.
Il y a peu encore, une ou deux décennies tout au plus, l’art africain était avant tout incarné, pour une majorité d’amateurs d’art, par les masques et les statuettes. Si la contribution des arts premiers à la reconnaissance artistique de l’Afrique est immense, elle n’occulte plus désormais la création contemporaine.
A la fois témoins et acteurs du changement, les artistes nous offrent le visage d’une Afrique qui s’ouvre au monde et entend désormais s’exprimer pleinement, dans l’art comme dans le domaine économique.
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L’Afrique change. Elle montre les premiers signes d’une extraordinaire mutation.
Il y a peu encore, une ou deux décennies tout au plus, l’art africain était avant tout incarné, pour une majorité d’amateurs d’art, par les masques et les statuettes. Si la contribution des arts premiers à la reconnaissance artistique de l’Afrique est immense, elle n’occulte plus désormais la création contemporaine.
A la fois témoins et acteurs du changement, les artistes nous offrent le visage d’une Afrique qui s’ouvre au monde et entend désormais s’exprimer pleinement, dans l’art comme dans le domaine économique.
Une création contemporaine de plus en plus visible
Les expositions Magiciens de la terre en 1989 et Africa Remix en 2005 sont généralement citées comme les premiers évènements ayant fait date dans la reconnaissance de l’art contemporain africain, en particulier en France. Mais c’est la décennie 2010 qui aura vu s’opérer un profond changement.
Pour ce qui est du marché, elle aura été marquée par la création de foires annuelles spécialisées – 1:54 à Londres en 2013, et à New York et Marrakech depuis, AKAA à Paris depuis 2015 – et par l’investissement de grandes maisons d’enchères dans des ventes régulières dédiées au continent (Piasa, Sotheby’s et d’autres).
Du côté des institutions, elle aura vu croître l’intérêt des musées ouvrant enfin leurs collections permanentes aux œuvres contemporaines du continent africain (Centre Pompidou, Tate Modern, MoMA). C’est aussi le temps de l’ouverture de la Biennale de Venise à l’Afrique, et celui de la multiplication des expositions consacrées à l’art du continent : après le grand succès de l’exposition Beauté Congo en 2015 à la Fondation Cartier à Paris, l’année 2017 restera marquée en France par une programmation sans précédent, avec, entre autres événements, l’Afrique à l’honneur à Art Paris, les expositions Afriques capitales à Paris et à Lille, et la grande exposition Art/Afriques, le nouvel atelier à la Fondation Louis Vuitton. Depuis, on ne compte plus les évènements mettant en lumière la création contemporaine d’Afrique. En 2021, la saison Africa2020 décalée pour cause de covid-19 marque un nouveau tournant dans la visibilité et la reconnaissance des artistes africains en France.
rayonner
dans les institutions internationales de l'art contemporain
Art/Afrique, le nouvel atelier (2017) - Fondation Louis Vuitton, Paris. Crédit photo : Fondation Louis Vuitton / Marc Domage
Art contemporain africain :un marché en construction
Favoriser
la structuration du marché en Afrique
Foire AKAA 2018, Paris (source : Art interview)
Bien sûr, beaucoup reste à construire. Sur le continent africain pour commencer, où, à l’exception de l’Afrique du Sud, le marché intérieur est encore trop restreint pour soutenir les artistes et favoriser la mise en place d’une infrastructure de marché. Signe tangible toutefois, à côté de quelques évènements bien installés (à l’instar de la Biennale de Dakar ou des Rencontres de Bamako) émergent aujourd’hui des initiatives nouvelles, le plus souvent privées, pour soutenir et faire connaitre la création contemporaine dans plusieurs pays. Biennales, galeries, musées, centres d’art voient progressivement le jour au Nigeria, en Côte d’Ivoire, au Bénin, au Maroc, au Cameroun, au Ghana.
Les faiblesses persistantes offrent aussi des opportunités. Elles encouragent notamment les artistes africains à rechercher des connexions internationales, ce qui concourt à accélérer leur intégration au marché mondial. D’un point de vue économique, l’art contemporain africain présente tous les traits d’un marché émergent. Les initiatives se multiplient, la créativité est intense, mais les prix restent encore très abordables. Pour les collectionneurs, c’est le moment d’entrer sur le marché.
revue de presse
Revue des médias en ligne sur l'art contemporain africain
Initiatives, points de vue, pratiques artistiques et acteurs de promotion de l’art contemporain africain se multiplient.
Une revue de presse en ligne vous propose de suivre l’évolution de l’art contemporain africain dans ses différentes dimensions.